Curator's Note
Editors' Note: This post is presented in French and English
Si l' on aborde la notion de film africain sous l´angle de la circulation internationale des oeuvres filmiques et en termes pragmatiques et geopolitiques (c’est à dire en prenant en compte les logiques qui président à leur mise en contextes dans divers endroits du monde), on s’aperçoit que tandis que les grandes villes de certains pays d’Europe et de l’Amérique du Nord ont déjà leurs traditionnels festivals des cinémas d’Afrique, les projections publiques des films africains au Brésil ne sont qu´à leur debut. Bien qu´absents des salles de cinéma de ce grand pays d´Amérique latine, les films africains sont pourtant présents dans l´espace public. La bonne réception des cinémas africains au Brésil se mesure à l' aune des petits festivals appelés ~mostras de cinema africano~. Ces événements cinématographiques ont pris la forme de pratiques de réception transculturelle et visent à faire connaître les oeuvres des cinéastes africains du grand public brésilien. Dans les mostras de cinema africano s' agglutinent des spectateurs aux goûts et aux attentes parfois divers. En effet, pour des spectateurs brésiliens habitués à ne voir l’Afrique representée que dans des films hollywoodiens ou européens, le “cinéma africain” suscite un horizon d' attentes particulier où se mêlent sentiment de curiosité et envie de découverte de quelque chose de différent sur l’écran.
Cet engouement s’ explique surtout par l’idée que l'on se fait de l' Afrique et de l’importance symbolique du Continent noir dans l’ histoire de certaines formes culturelles et religieuses ce côté-ci de l'Atlantique Noir. Désormais les mostras de cinema africano semblent jouer un rôle de contextes culturels suplementaires pour les expériences diasporiques afrobresiliennes dans lequelles l’ Afrique tient encore une place de référence matricielle.
C’est donc autour d’une certaine idée de l’Afrique que les films africains sont appréciés, jugés et interprétés dans le contexte brésilien. D’autre part, il convient de souligner la présence des films africains dans les cinéclubs (donnant lieu à d’ autres modes de lecture plus esthétique et cinéphilique) et en milieu universitaire (notamment dans les programmes d’étude de master et de doctorat en communication et cinéma ou en Sciences sociales). Je crois que l’étude de ces différents espaces pourrait révéler le poids d’une série de déterminations institutionnelles et socio-culturelles propres au Brésil et qui influent sur les usages, les modes de lecture et d’ interprétation des films africains au cours de leur reception transnationale.
If one approaches the concept of African film in terms of international circulation of filmic works and in pragmatic and geopolitical terms (i.e. taking into account the logic governing film location in different contexts in the world), we see that while many big cities in some countries of Europe and North America have already had traditional African film festivals, public screenings of African films in Brazil are just debuting. Although absent in cinema theaters of this great country of America Latin, African films are present in the public space.
The positive reception of African cinema in Brazil can be measured by the number of small festivals called ~Mostras of African cinema~. These film events take the form of cross-cultural reception practices and aim to make a large audience know the works of African filmmakers. In Mostras of African cinema there is a diverse audience with different tastes and expectations. Indeed, for the Brazilians who are used to see Africa as represented in Hollywood and European films, "African film" creates a special horizon of expectations in which there is a mingling sense of curiosity and desire to discover something different on the screen. This enthusiasm is explained mainly by the idea that Brazilians have about Africa and the symbolic importance of the black Continent in the history of cultural and religious forms of this side of the Black Atlantic. Now the Mostras of African cinema function as cultural context for celebration of black diasporic experiences (in which Africa still holds a place of reference).
So it's around a certain idea of Africa that African films are judged and interpreted in the Brazilian context. Moreover, it should be noted the presence of African films in film clubs (where other aesthetic and cinephilic modes of reading rise) and academic fields (especially in master and doctoral programs in communication and film studies, or in Social Sciences). I believe that the study of these different contexts could reveal the weight of a series of institutional and socio-cultural effects specific to Brazil, and influence the uses and modes of reading and interpretation of African films in their transnational reception.
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